La fragance d’un parfum n’est décidément pas protégeable au titre du droit d’auteur

Dans un arrêt rendu le 10 décembre 2013, la Cour de cassation est venue confirmer que la fragance d’un parfum n’est pas protégeable en tant qu’oeuvre de l’esprit au titre du Livre I du code de la propriété intellectuelle.

En l’espèce, les sociétés Lancôme, GA Medfine et Prestige et collection international faisaient grief à la Cour d’appel de Nancy d’avoir rejeté une de leurs demandes fondées sur la contrefaçon de droits d’auteur d’une fragance du célèbre parfum « Trésor ».

Il convient en effet de rappeler que l’article L. 112-2 du code de la propriété intellectuelle donne une liste non exhaustive d’oeuvres protégeables au titre du droit d’auteur si bien qu’il est loisible à toute personne qui prétendrait détenir des droits sur une création, non spécifiquement visée, d’en réclamer la protection à la condition d’apporter la preuve d’une originalité.

La Cour de cassation rejette pourtant ce moyen en rappelant que le droit d’auteur ne protège les créations dans leur forme sensible, qu’autant que celle-ci est identifiable avec une précision suffisante pour permettre sa communication. Or, tel n’est pas le cas de « la fragance d’un parfum, qui, hors son procédé d’élaboration, lequel n’est pas lui-même une oeuvre de l’esprit, ne revêt pas une forme présentant cette caractéristique ».

Cet arrêt s’inscrit dans la lignée de jurisprudences allant dans le même sens de refus de protection par le droit d’auteur. Il convient toutefois de rappeler que le parfum peut bénéficier d’autres protections, telles que le droit des marques (nom du parfum), le droit d’auteur et/ou le droit des dessins ou modèles sur la forme du flacon.

les derniers articles

Retour en haut

Julie Gautier

Avocate collaboratrice

Inscrite au barreau de Marseille depuis 2021, Julie possède un Master 1 en droit des affaires, un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle ainsi qu’un DJCE. Ses expériences au sein de Cabinets d’avocats et d’entreprises comme le Groupe M6 lui permettent de saisir les enjeux complexes de la propriété intellectuelle et d’accompagner les créateurs et entrepreneurs dans leurs besoins en la matière.

Egalement médiatrice, cette compétence enrichit sa pratique du droit pour faciliter le dialogue en cas de conflit et favoriser des solutions amiables et créatives.

Passionnée par la transmission, Julie intervient en tant que chargée d’enseignement au sein du Groupe Mediaschool où elle enseigne le droit du numérique. Elle accompagne aussi régulièrement les étudiants dans leur orientation professionnelle via la plateforme Myjobglasses pour partager son expérience.

En parallèle de son activité, Julie a été membre élue de la Commission du Jeune Barreau de Marseille de 2021 à 2024 et est membre de plusieurs associations, dont :

Julie adore l’artisanat et la culture provençale, et aime participer à la protection de ces domaines. Elle pratique également le yoga et la randonnée, des activités qui renforcent la concentration et la persévérance, des qualités essentielles pour exercer la profession d’avocat.

Parcours détaillé