Parasitisme dans le secteur de l’horlogerie de luxe ?

La rentrée est l'occasion de faire le point sur la jurisprudence récente en droit de la propriété intellectuelle. Un arrêt du 5 juin 2024 de la Cour d'appel de Paris (RG n°22/06786) mérite une attention particulière en matière de parasitisme et de dessins ou modèles dans le secteur de l'horlogerie de luxe.

Les faits

Le litige opposait les sociétés Officine et Cartier à la société Augarde et son dirigeant. Les demanderesses reprochaient à Augarde la commercialisation d’une montre reprenant les caractéristiques des célèbres montres Radiomir d’Officine, distribuées par Cartier.

Sur le parasitisme

Bien que reconnaissant la notoriété et la valeur économique de la montre Radiomir commercialisée dès 1938, la Cour a rejeté les demandes pour parasitisme pour les raisons suivantes :

  • Augarde n’a pas cherché à se placer dans le sillage de Cartier
  • Les caractéristiques similaires entre les deux modèles ne font pas l’objet de droits privatifs, étant considérées comme « faisant partie du fonds commun de l’horlogerie »
  • Des différences significatives existent entre les produits en termes de :
    • Positionnement marketing
    • Prix (jusqu’à 150 000 € pour l’une, 149 € pour l’autre)
    • Public cible (marché de niche du luxe vs. fantaisie)

Sur les dessins ou modèles

La Cour a néanmoins prononcé la nullité du modèle de montre déposé par le dirigeant d’Augarde. Bien que présentant une nouveauté, ce modèle a été jugé dépourvu de caractère propre.

Une condamnation des demanderesses

Point intéressant, la Cour a confirmé la condamnation d’Officine et Cartier au versement de 5 000 € pour avoir fait fermer le compte Instagram d’Augarde et supprimer des publications Facebook, anticipant une décision de justice à leurs risques et périls. Cette décision invite donc à la prudence dans les actions de retrait de contenus en ligne.

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Julie Gautier

Avocate collaboratrice

Inscrite au barreau de Marseille depuis 2021, Julie possède un Master 1 en droit des affaires, un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle ainsi qu’un DJCE. Ses expériences au sein de Cabinets d’avocats et d’entreprises comme le Groupe M6 lui permettent de saisir les enjeux complexes de la propriété intellectuelle et d’accompagner les créateurs et entrepreneurs dans leurs besoins en la matière.

Egalement médiatrice, cette compétence enrichit sa pratique du droit pour faciliter le dialogue en cas de conflit et favoriser des solutions amiables et créatives.

Passionnée par la transmission, Julie intervient en tant que chargée d’enseignement au sein du Groupe Mediaschool où elle enseigne le droit du numérique. Elle accompagne aussi régulièrement les étudiants dans leur orientation professionnelle via la plateforme Myjobglasses pour partager son expérience.

En parallèle de son activité, Julie a été membre élue de la Commission du Jeune Barreau de Marseille de 2021 à 2024 et est membre de plusieurs associations, dont :

Julie adore l’artisanat et la culture provençale, et aime participer à la protection de ces domaines. Elle pratique également le yoga et la randonnée, des activités qui renforcent la concentration et la persévérance, des qualités essentielles pour exercer la profession d’avocat.

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